La représentation de l’absence – Ramon Alabau

Bien souvent l’empreinte du passe persiste sous la forme d’images fixes, d’instantanées fugaces. Le sculpteur Francesc Morera, dans les oeuvres qui configurent le cycle « Architectures intérieures et jardins invisibles » a donné de l’épaisseur, du volume, de la corporéité physique à ce temps cristallisé, avec la mise en scène d’univers symboliques, de dédales borgiens, dans l’austérité géométrique du cube. Le photographe Miquel Parés a voulu restituer à ses deux dimensions originelles, a traduit à des jeux de lumière et d’ombre, cette représentation de l’absence: coupoles, murs, marches, graphies, crevasses, décombres, miettes, écornures, l’usure du temps, le dégât des jours, la poussière des siècles… Le poète Ramon Alabau a verbalisé la dévastation irrévocable, le nostalgie insatisfaite, la malléabilité de la mémoire, la recréation proustienne du temps vécu. Temps figé qui attend, dans ce dialogue ouvert de miroirs, de nouveaux regards qui le peuplent de présences fugitives, de sons éteints, d’arômes évanouis.

Professional Photo Printing