Chemin – Ramon Alabau et Francesc Morera

“Camí” est el nom de l’exposition qui a eu lieu dans la contrée du Ripollès pendant tout le mois de juillet de 2008, avec le dessein de promouvoir la mémoire collective sur les événements tragiques du 39, en utilisant en ce cas la voie de la création artistique et l’expression poétique. Exposition qui était en réalité une sorte de couloir artistique qui parcourait, avec des formes et des mots exhibés dans des endroits publics, los 56 km. qui constituent le chemin de la reculade républicaine qui va de Ripoll jusqu’à Prats de Molló.

Faut-il remémorer? Faut-il revenir encore une fois aux événements du 36-39? La réponse la plus fréquente parle de remémorer pour éviter leur répétition, et avec cette attitude, paraît-il, on est satisfait. Si c’était la seule raison, il faudrait peut être désister, les faits nous démontrent que l’être humain n’apprend pas. Une phrase émise dans l’une de nos rencontres nous a fait découvrir que le fait va bien plus loin: “Nous devrions être capables de construire une société sur les valeurs de l’homme, jamais sur le fric”. Cela semble et sonne tout à fait évident, totalement logique, dirais-je.

Ce qu’il faudrait remémorer et incorporer aujourd’hui ce sont les valeurs qu’apportaient ces générations: solidarité, modernité -dans le sens d’amélioration des conditions de vie et des droits humains-, liberté -droit à décider au-delà des relations de marché ou d’économie-… des concepts que le néolibéralisme régnant considère pernicieux, démodés ou peu pratiques, même décidément idiots. Pourtant, ils ne me paraissent guère différents de ceux pour lesquels luttent maints groupes de jeunes, soit antisystème, anti-globalisation ou squatters.

Il paraît que l’histoire a voulu lier deux générations, en se sautant les deux intermédiaires. Faudrait-il peut-être accepter qu’une partie de nos ancêtres luttait pour des choses pareilles et que l’erreur historique correspond aux générations intermédiaires, et non à l’inverse?

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